Dyspnée
Le pronostic de la détresse respiratoire du patient d’onco-hématologie est médiocre. il s'agit d'une URGENCE DIAGNOSTIQUE et thérapeutique. Il faut s'attacher à poser un diagnostic avant l’installation de la détresse respiratoire.
Hors aplasie, détresse respiratoire ou état de choc : éviter toute antibiothérapie sans prélèvement sachant que le traitement probabiliste adapté doit être commencé très rapidement.
Hors aplasie, détresse respiratoire ou état de choc : éviter toute antibiothérapie sans prélèvement sachant que le traitement probabiliste adapté doit être commencé très rapidement.
I. Savoir reconnaître l’atteinte respiratoire
Les signes cliniques sont souvent frustes à la phase initiale FR>20/min, "Soif d’air", gène respiratoire, fatigue respiratoire) :
- Noter la Durée d’installation des symptômes (Histoire de la maladie+++) et le délai de l'installation des symptômes par rapport au début de la pathologie tumorale.
- Noter les signes fonctionnels : fièvre ? toux ? dyspnée, FR+++, saturation en AA/sous O2, expectoration (aspect/abondance), douleur thoracique…
- Noter les signes physiques : fièvre, râles bronchiques, crépitants, diminution du MV, matité...
II.Demander une imagerie
- Radiographie de thorax : peut suffire en cas d’épanchement pleural liquidien ou aérique.
- TDM thoracique :
- sans injection pour étudier le parenchyme (patterns radiologiques)+++,
- avec injection si la pathologie thromoembolique est évoquée quand l'auscultation est normale ou inchangée.
III. Nombreuses étiologies
- INFECTIEUSES (bactéries, virus, champignons)
- Mais aussi EP (Cf. chapitre spécifique), OAP, localisation pulmonaire de la maladie cancéreuse, toxicité des traitements (chimiothérapie, radiothérapie, thérapies ciblées…) TRALI…
- Connaître le type d'immunodépression du patient : atteinte de l'immunithé cellulaire ? humorale ? déficit des neutrophies et macrophages ?
A chaque patient correspond un type d’immunodépression + une clinique + une imagerie qui orientent le diagnostic.
Prévenir : vaccinations antigraippale, angi-pneumococcique, prévention primaire de la pneumocystose...
IV. Conduite à tenir
- Appeler précocement les réanimateurs/pneumologues pour discuter la prise en charge (idéalement avant un besoin en O2 et systématiquement si O2≥ 3l/min).
Appel précoce = élément essentiel de la prise en charge. - Prélèvements avant antibiothérapie empirique+++ : non invasifs systématiques et invasifs sous firbroscopie bronchique après démarche diagnostique rigoureuse et dans un environnement adapté (en cas de suspicion de pneumopathie médicamenteuse, radique, de pneumocystose...)
- Transfert précoce en médecine intensive réanimation, le bénéfice d'une intubation est à discuter en fonction du niveau d'engagement thérapeutique, discuté et tracé régulièrement dans le dossie médical du patient.
Puis adaptation des traitements en fonction des résultats des prélèvements.
NB : +++ La dyspnée est une douleur à prendre en charge en soi.
La dyspnée en situation palliative est traitée dans un chapitre spécifique.
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La dyspnée en situation palliative est traitée dans un chapitre spécifique.
Référence : Azoulay et al. Intensive Care Med. 2020 Feb;46. Diagnosis of severe respiratory infections in immunocompromised patients.
A. Stoclin (Réanimation), Gustave Roussy. Mise à jour février 2020