Rhumato. Myosite dysimmunitaire Dermatomyosite, polymyosite
Fréquence rapportée
Ipilimumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Pembrolizumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Symptômes
Symptômes d’appel caractéristiques
Déficit moteur pur
- Souvent proximal (ceintures), souvent sélectif pour certains muscles mais globalement symétrique
- ROT présents
Signes associés possibles : douleurs, atrophie
Signes cliniques à rechercher
- Douleurs musculaires
- Atrophie musculaire
- Recherche de signes d’atteintes extra-musculaires (Voir signes associés et maladies systémiques en annexe)
Signes de gravité
- Trouble déglutition, fausse routes
- Dyspnée, encombrement respiratoire
- Déficit axial : muscles du cou ou du tronc
- Trouble du rythme et conduction, cardiomyopathie (ECG)
- Si rhabdomyolyse importante : surveiller fonction rénale
Recherche antécédents
- Dysthyroïdie
- Myopathies familiales
- Maladies systémiques : lupus, myosite
- Prise de corticoïdes, de statines, prise de toxiques
Diagnostics différentiels
Diagnostics différentiels fréquents en oncologie
- Envahissement tumoral locorégional
- Amyotrophie sur dénutrition
- Myopathie cortisonique ou liée à la chimiothérapie
- Syndrome paranéoplasique
Autres diagnostics différentiels à évoquer
- Myasthénie
- Myopathies endocriniennes : dysthyroïdie, affections surrénaliennes
- Myopathies médicamenteuses : statines et fibrates, corticothérapie au long cours, chimiothérapie cytotoxique, thérapie ciblée
- Myosite infectieuse : influenza, légionnele toxoplasmose
Explorations complémentaires
Bilan biologique à réaliser
- NFS
- Ionogramme sanguin (Na, K), urée, créatininémie
- Bilan hépatique : ASAT ALAT GGT PAL Bili
- Calcémie
- Albuminémie
- TP/TCA +/- INR
- CRP
- CPK, LDH
- TSH, T3, T4
- Cortisol à 8h si syndrome cushingoïde
Résultats attendus : CPK élevés et cytolyse d’origine musculaire
Sérologies infectieuses
VIH, VHB, VHC
Bilan immunologique
Anticorps anti nucléaires, anti-synthétase
Explorations complémentaires
Après avis spécialisé :
- Biopsie musculaire
- EMG
- Imagerie musculaire: TDM ou IRM
Avis spécialisé
Indication d’un avis spécialisé
Si signes de gravité : REA (Téléphone DECT 2808)
+ avis spécialisé
Avis spécialisé :
si impotence
ou si ascension continue des CPK sur 1 à 2 mois,
ou CPK > 1000
Référent avis spécialisé
Si avis spécialisé nécessaire : coordonnées du référent pour les toxicités sous immunothérapies – Gustave Roussy
Avis urgent (tél) ou semi-urgent (email)
Médecins Internistes, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre :
Pr. Olivier LAMBOTTE
Tel. : 01.45.21.22.05
Email : olivier.lambotte@aphp.fr
Dr. Nicolas NOEL
Tel. : 01.45.21.79.38
Email : nicolas.noel@aphp.fr
Pr. Cécile GOUJARD
Tel. : 01.45.21.23.25
Email : cecile.goujard@aphp.fr
Prise en charge
Prise en charge thérapeutique
Augmentation isolée des CPK < 2,5 N et myalgie légère
Suspendre l’immunothérapie jusqu’à amélioration des symptômes et normalisation biologique
Prise en charge ambulatoire possible
Avis spécialisé non systématique
Antalgique non AINS
Surveillance clinique régulière/2-3 semaines: efficacité du traitement, recherche d’une aggravation respiratoire
Surveillance des CPK à chaque visite
Si persistance au delà de 6 semaines ou aggravation:
Suspendre l’immunothérapie dans l’attente des résultats du bilan diagnostic
Prise en charge ambulatoire possible
Avis spécialisé systématique : décidera de la mise en place d’une corticothérapie orale : prednisone 1 mg/kg/jour + mesures associées (BACTRIM)
Surveillance clinique rapprochée toutes les semaines : efficacité et tolérance des traitements, recherche d’une aggravation respiratoire
Surveillance biologique toutes les semaines : CPK
Si amélioration :
Poursuite des corticoïdes sur au moins 1 mois, la décroissance progressive sera débutée par le spécialiste référent
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Si signes de gravité
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Hospitalisation
Discuter une unité de soins intensifs (REA Téléphone DECT 2808)
URGENCE thérapeutique
Avis spécialisé systématique
Débuter une corticothérapie sans attendre la confirmation diagnostique
Corticothérapie IV : méthylprednisolone 1 mg/kg/jour + mesures associées (BACTRIM)
Antalgique non AINS
Si amélioration :
Poursuite des corticoïdes sur au moins 1 mois, la décroissance progressive sera débutée par le spécialiste référent
Discuter l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Pharmacovigilance
Pour faciliter le processus de déclaration, l’équipe de pharmacovigilance de REISAMIC est disponible pour vous aider
en semaine, de 9h à 18h au : 01 42 11 61 00
par email : phv@gustaveroussy.fr
ou sur le site https://reisamic.fr
Cas rapportés dans la littérature
Hunter, G., Voll, C., & Robinson, C. A. (2009). Autoimmune inflammatory myopathy after treatment with ipilimumab. The Canadian Journal of Neurological Sciences. Le Journal Canadien Des Sciences Neurologiques, 36(4), 518–520.
CTCAE v4
Myalgia, CPK increased
(cliquer sur l'image pour agrandir)