Dermato - Syndrome de Stevens-Johnson, Syndrome de Lyell (Nécrolyse épidermique toxique)
Fréquence rapportée
Ipilimumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Symptômes
Symptômes d’appel caractéristiques
Eruption cutanée et/ou érosions muqueuses
Lésions cutanées violacées disséminées ne prédominant pas aux extrémités avec parfois des lésions concentriques en forme de cibles
Conjonctives rouges
Erosions post-bulleuses
Signe de Nikolsky positif : décollement de l’épiderme en lambeaux à la moindre pression
Atteinte
< 10 % de la surface corporelle : Syndrome de Stevens-Johnson
≥ 30 % de la surface corporelle : Syndrome de Lyell
Fièvre > 39°C (non systématique)
Pouvant survenir dans un deuxième temps :
Altération importante de l’état général
Douleurs importantes
Signes cliniques à rechercher
Signes infectieux : respiratoires, ORL
Signes associés aux maladies systémiques (voir liste en annexe)
Signes de gravité
(Score de SCORTEN)
Age > 40 ans
Atteinte muqueuse : brûlures oculaires, pharyngite
Polypnée FR > 20 /min, hypoxémie, PaO2 < 80 mmHg
Signes de choc : Fc >120/min
Troubles hydro-électrolytiques :
Glycémie > 14 mmol/l
Bicarbonate < 20 mmol/l
Urée > 10 mmol/l
Décollement épidermique > 10% de la surface corporelle
Evolution rapide
Recherche antécédents
Prise médicamenteuses récentes, en particulier : antibiotiques (sulfamides), anticomitiaux, AINS, allopurinol, antiviraux
Diagnostics différentiels
Diagnostic différentiels fréquents en oncologie
Aucun
Autres diagnostics différentiels dysimmunitaires à évoquer
DRESS
Pemphygus paranéoplasique
Dermatose bulleuse à IgA
Autres diagnostics différentiels à évoquer
Brûlure thermique ou caustique
Pustulose exanthématique
Epidermolyse stapylococcique
Exploratios complémentaires
Bilan biologique à réaliser
NFS : leucopénie possible
Ionogramme (Na, K), urée, créatininémie, bicarbonates
Glycémie
Hémoculture
Sérologies infectieuses
Mycoplasma pneumoniae : précoce et répétée après 2 ou 3 semaines
Chlamydia
VIH
VHB, VHC, HHV6, EBV, CMV, MNI
Bilan immunologique
Anticorps anti-nucléaires, anti-ADN
Explorations complémentaires
Biopsie cutanée systématique avec immunofluorescence directe : nécrose de l’épiderme sur toute sa hauteur
Si signes respiratoires :
Gaz du sang artériel
Imagerie pulmonaire
+/- Fibroscopie bronchique
Examen ophtalmologique systématique dans les 24H
Avis spécialisé
Indication d’un avis spécialisé
Systématique, urgent si SJS suspecté
Si diagnostic confirmé : consultation en ophtalmologie systématique dans les 24H (atteinte occulaire)
Référent avis spécialisé
Si avis spécialisé nécessaire : coordonnées du référent pour les toxicités sous immunothérapies – Gustave Roussy
Avis urgent (tél) ou semi-urgent (email)
Médecins Dermatologues, Gustave Roussy, Villejuif :
Tel. : 01.42.11.42.11
Interne Dermatologie : bip 4201
Pr. Caroline ROBERT
Email : caroline.robert@gustaveroussy.fr
Dr. Christine MATEUS
Email : christine.mateus@gustaveroussy.fr
Centre national de référence : « Nécrolyse toxique épidermique/Dermatoses bulleuses auto-immunes »
Service de Dermatologie, Hôpital Henri-Mondor
Tél : 01.49.81.21.11
(Demander le dermatologue de garde : bip 36053)
Prise en charge
Prise en charge thérapeutique
Si suspicion de SJS ou de Lyell :
Suspendre l’immunothérapie dans l’attente des résultats du bilan diagnostic et de l’avis spécialisé
Surface atteinte < 10%, absence de signes de gravité
URGENCE thérapeutique
Arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Arrêt le plus précocement possible de tout médicament suspect
Hospitalisation
Avis spécialisé systématique
Contacter le Centre national de référence :
« Nécrolyse toxique épidermique/Dermatoses bulleuses auto-immunes »
Service de Dermatologie, Hôpital Henri-Mondor
Tél : 01.49.81.21.11 (demander le dermatologue de garde : bip 36053)
Consultation en ophtalmologie systématique dans les 24H
Sur décision de l’équipe dermatologique : débuter une corticothérapie sans attendre la confirmation diagnostique (résultat de la biopsie cutanée) : corticothérapie IV : méthylprednisolone 1 mg/kg/jour
Discuter avec le référent spécialiste d’un traitement par Immunoglobulines intraveineuses
Soins locaux adaptés, en particulier pour les yeux
Pas d’antibothérapie prophylactique systématique
Limiter au maximum l’utilisation de tout médicament et en particulier vancomycine, sulfamides, et quinolones (à risque allergique)
Antalgie
Rééquilibration hydro-électrolytique
Prise en charge des défaillances identifiées
Surveillance clinico-biologique prolongée adaptée en fonction des atteintes associées
Clinique : examen cutanéo-muqueux quotidien initialement, T°C, signes respiratoires
Biologique : / jour initialement : NFS, CRP, Ionogramme avec urée, créatininémie, bicarbonates
Pas de reprise possible de l’immunothérapie concernée
Si amélioration :
Réduction progressive des corticoïdes dont les modalités seront décidées par le référent spécialiste
Pas de reprise possible de l’immunothérapie concernée
Suivi systématique prolongé et spécialisé à 1 mois, 6 mois et 1 an des risques de séquelles graves : cutanées, oculaires, génitales (synéchies muqueuses), bucco-dentaires, respiratoires, psychiques
Si aggravation
ou
Surface atteinte ≥ 10%, présence de signes de gravité :
Transfert en centre spécialisé : Contacter le centre national de référence : « Nécrolyse toxique épidermique/Dermatoses bulleuses auto-immunes » Service de dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Tél : 01 49 81 21 11 (demander le dermatologue de garde : BIP 36053)
Indication d’une corticothérapie
Systématique, sur décision de l’équipe dermatologique, urgent, sans attendre le résultat de la biopsie cutanée
Discuter avec le référent spécialiste d’un traitement par Immunoglobulines intraveineuses
Conduite à tenir par rapport à l’immunothérapie
Suspendre l’immunothérapie dans l’attente des résultats du bilan diagnostic et de l’avis spécialisé
Arrêt définitif de l’immunothérapie concernée si diagnostic confirmé
Surveillance
Surveillance clinico-biologique prolongée adaptée en fonction des atteintes associées
Suivi systématique prolongé et spécialisé à 1 mois, 6 mois et 1 an des risques de séquelles graves : cutanées, oculaires, génitales (synéchies muqueuses), bucco-dentaires, respiratoires, psychiques
Pharmacovigilance
Pour faciliter le processus de déclaration, l’équipe de pharmacovigilance de REISAMIC est disponible pour vous aider
en semaine, de 9h à 18h au : 01 42 11 61 00
par email : phv@gustaveroussy.fr
ou sur le site https://reisamic.fr
CTCAE v4
Rash maculo-papular
(cliquer sur l'image pour agrandir)