IONO - Elévation de la créatininémie
Fréquence rapportée
Ipilimumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Nivolumab : très fréquent (≥ 1/10)
Pembrolizumab : peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100)
Symptômes
Symptômes d’appel caractéristiques
Elévation de la créatininémie de plus de 20% par rapport au chiffre de base.
Douleurs lombaires bilatérales
Signes cliniques à rechercher
Signes systémiques d’allergie : éruption cutanée, arthralgies
Signes associés aux maladies systémiques
Signes de gravité
Fièvre = suspecter arthrite d’origine infectieuse +++
Oligoanurie
Sévérité de l’insuffisance rénale, rapidité d’installation (doublement rapide de la créatininémie)
Hyperkaliémie
Œdème aigu pulmonaire
Acidose métabolique (Trou anionique normal ou légèrement augmenté)
Recherche antécédents
- Personnels : néphropathie antérieure, fonction rénale de base
- Prise médicamenteuse pouvant donner des néphrites interstitielles aiguës : AINS, allopurinol, bétalactamines, ciprofloxacine, omeprazole, fluindione….
- Prise de néphrotoxiques : iode, aminosides, sels de platine, AINS
- Prise de médicaments pouvant entrainer une insuffisance rénale fonctionnelle : AINS, IEC, ARA2, diurétiques
Etiologies
Etiologies fréquentes en oncologie
Toxicité rénale liée à des médicaments intercurrents, d’une injection de produit de contraste iodé (cf annexe)
Obstacle tumoral
Syndrome de lyse tumorale
Etiologies dysimmunitaires à suspecter
Néphrite immunoallergique
Glomérulonéphrite de type lupique
Autres étiologies à évoquer
Fonctionnelle (cf annexe)
Obstructive : avec ou sans dilatation pyélocalicielle (si fibrose rétro-péritonéale)
Organique (cf annexe)
- Nécrose tubulaire aiguë (toxique endogène, exogène ou liée à un choc)
- Néphrite interstitielle infectieuse
- Glomérulonéphrite
Explorations complémentaires
Bilan biologique à réaliser
NFS
Ionogramme sanguin (Na, K, HCO3, Cl), urée, créatininémie
Calcémie, albuminémie
Bilan hépatique : ASAT, ALAT, GGT, PAL, Bili T
CRP
EPP
Bilan urinaire
- Ionogramme urinaire, urée urinaire, créatinine urinaire
- ECBU
- Protéinurie et créatininurie sur échantillon urinaire (si possible le matin) avec dosage de l’albuminurie
Si fièvre : ECBU et hémoculture
Sérologies infectieuses
VIH VHB VHC
Bilan immunologique
Uniquement si tableau glomérulaire (protéinurie faite à plus de 50% d’albumine +/- hématurie) : : anticorps anti-nucléaires, dosage du complément C3, C4 CH50, ANCA
anti-MBG (si tableau respiratoire associé)
anti-PLA2R (si syndrome néphrotique)
Explorations complémentaires
Systématique : échographie rénale et des voies vésico-urinaires, si possible avec doppler artériel et veineux rénal
Après avis spécialisé
- Immuno-électrophorèse des protéines plasmatiques (IEPP) ou dosage des chaînes légères sanguines
- Immuno-électrophorèse des protéines urinaires (IEPU): Bence Jones
- TDM non injecté IRM si doute sur fibrose rétropéritonéale
Avis spécialisé
Indication d’un avis spécialisé
Elévation de la créatininémie de plus de 20% par rapport au chiffre de base sans étiologie évidente
Avis spécialisé dans la journée si augmentation rapide de la créatininémie avec tableau glomérulaire
Référent avis spécialisé
Si avis spécialisé nécessaire : coordonnées du référent pour les toxicités sous immunothérapies – Gustave Roussy
Avis urgent (tél) ou semi-urgent (email)
Médecin Néphrologue, Clinique Internationale du Parc Monceau, Paris :
Dr. Hassan IZZEDINE
Tel. : 01.48.88.26.28
Email : hassan.izzedine@clinique-monceau.com
Médecin Néphrologue, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre :
Pr. Hélène FRANCOIS
Tel. : 01 45 21 27 22
Email : helene.francois@aphp.fr
Ou néphrologue de garde (24h/24) : 01 45 21 26 40
Prise en charge
Prise en charge thérapeutique
Prise en charge ambulatoire possible en l’absence de signe de gravité, sinon hospitalisation à envisager
Prise en charge selon l’étiologie identifiée
Indication d’une corticothérapie
Pas de corticothérapie en l’absence de documentation histologique, sur décision du spécialiste référent
Conduite à tenir par rapport à l’immunothérapie
En cas d’élévation de la créatinémie avec étiologie évidente (déshydratation)
Poursuite possible de l’immunothérapie mais réalisation du bilan diagnostic et récupérer les résultats avant de décider de l’administration suivante
En cas d’élévation de la créatinémie sans étiologie évidente
Suspendre l’immunothérapie dans l’attente des résultats du bilan diagnostic
Une fois le diagnostic posé, reprise de l’immunothérapie à discuter avec le référent spécialiste
Surveillance
En l’absence de signes de gravité surveillance rapprochée à 48h, 1 semaine puis à chaque cure:
Surveillance clinique : diurèse, HTA, œdème, poids, BU
Surveillance biologique : ionogramme, créatininémie, protéinurie sur échantillon, ECBU
Pharmacovigilance
Pour faciliter le processus de déclaration, l’équipe de pharmacovigilance de REISAMIC est disponible pour vous aider
en semaine, de 9h à 18h au : 01 42 11 61 00
par email : phv@gustaveroussy.fr
ou sur le site https://reisamic.fr
CTCAE v4
Creatinine increased, Proteinuria
(cliquer sur l'image pour agrandir)
Annexe
CAT devant une insuffisance rénale aigüe
(cliquer sur l'image pour agrandir)
Néphrotoxiques fréquents en pratique oncologique
Produits de contraste iodés
Antibiotiques : aminosides, sulfamides, fluoroquinolones
Antifungiques : Amphotéricine B
Chimiothérapies : Cisplatine
Thérapies ciblées : anti VEGF
Profil des insuffisances rénales organiques
(cliquer sur l'image pour agrandir)