Dermato. - Prurit
Fréquence rapportée
Ipilimumab : très fréquent (≥ 1/10)
Nivolumab : très fréquent (≥ 1/10)
Pembrolizumab : très fréquent (≥ 1/10)
Symptômes
Symptômes d’appel. Caractéristiques
« sensation qui provoque le besoin de se gratter »
Caractère localisé ou diffus
Facteur déclenchant ou aggravant
Horaires de survenue
Evolution (aiguë, paroxystique ou chronique)
Sévérité : voir infra
Signes cliniques à rechercher
Lésions de grattage :
- excoriations et stries linéaires, voire ulcérations
- prurigo : papulo-vésicules, papules excoriées ou croûteuses, nodules
- lichénification : peau épaissie, grisâtre, recouverte de fines squames dessinant un quadrillage
Surinfection : impétigo, pyodermite
Signes généraux
Ictère
Adénopathies périphériques
Signes de gravité
Insomnie
Troubles du comportement
Importance des lésions de grattage,
Retentissement sur l’état général,
Gêne dans le travail ou les activités de la vie quotidienne
Recherche antécédents
ATCD de dermatose
ATCD d’hépatopathie, atteinte tumorale hépatique
ATCD de diabète
Prises médicamenteuses et traitements locaux
Notion de caractère collectif du prurit
Profession
Etiologie
Etiologies fréquentes en oncologie
Xérose cutanée
Cholestase
Médicamenteuses : opiacés, …
Etiologies dysimmunitaires à suspecter
Rash erythémateux maculopapuleux dysimmunitaire
Dermatose bulleuse dysimmunitaire (Pemphygoïde, dermatite herpétiforme)
Hyperthyroïdie dysimmunitaire
Hypothyroïdie dysimmunitaire (xérose cutanée)
Autres étiologies à évoquer
Prurit diffus :
Urticaire et dermographisme : papules œdémateuses rosées, fugaces, migratrices et récidivantes.
Eczéma : placards érythémato-vésiculeux d’extension progressive
Ectoparasitose : gale
Psoriasis commun
Lichen plan : papules de couleur brunâtre ou violine, recouvertes de petites stries blanchâtres en réseau
Dermatose bulleuse
Prurit diffus sans lésions cutanées spécifiques :
Cholestase, insuffisance rénale chronique, hyperthyroïdie, hypothyroïdie
Maladies hématologiques : lymphomes
Prurit localisé :
Mycose, parasitose, piqûres d’insectes ou de végétaux
Dg Différentiel : dysesthésies, paresthésies, douleur
Explorations complémentaires
Bilan biologique à réaliser
NFS : Hyperéosinophilie ?
CRP
Ionogramme (Na, K), urée, créatininémie
Glycémie à jeûn
Bilan hépatique : ASAT, ALAT, GGT, PAL, Bili T et C
TSH, T3,T4
Sérologies infectieuses
Si anomalie du bilan hépatique : VIH, VHB, VHC
Bilan immunologique
Aucun recommandé
Explorations complémentaires
Biopsie cutanée en cas de lésion
Exploration hépatique si anomalies biologiques
Avis spécialisé
Indication d’un avis spécialisé
Si Grade 1 persistant ≥ 2 mois ou Grade 2
Référent avis spécialisé
Si avis spécialisé nécessaire : coordonnées du référent pour les toxicités sous immunothérapies – Gustave Roussy
Avis urgent (tél) ou semi-urgent (email)
Médecins Dermatologues, Gustave Roussy, Villejuif :
Tel. : 01.42.11.42.11
Interne Dermatologie : bip 4201
Pr. Caroline ROBERT
Email : caroline.robert@gustaveroussy.fr
Dr. Christine MATEUS
Email : christine.mateus@gustaveroussy.fr
Prise en charge
Prise en charge thérapeutique
En l’absence de signes de gravité, prise en charge ambulatoire possible
Selon étiologie : si dysimmunitaire, voir fiche correspondante
Conseils hygiéno-diététiques : limiter les facteurs irritants (antiseptiques alcooliques), les savons parfumés ou acides, le contact avec la laine, ne pas porter de vêtements trop serrés. Couper les ongles courts pour réduire les lésions de grattage.
Traitement de la xérose cutanée : émollients à volonté : crème hydratante non parfumée ou huile de bain à appliquer sur le corps après la toilette
Antihistaminiques : levocetirizine 5 mg au coucher ou desloratadine 5mg un par jour
Dermocorticoïdes : DIPROSONE crème : 1 à 2 applications par jour en cas de lésions cutanées inflammatoire et après élimination d’une cause infectieuse
Prurit de Grade 1-2 :
Poursuite de l’immunothérapie possible
Prise en charge ambulatoire possible
Traitement symptomatique par dermocorticoïdes (DIPROSONE crème : 1 à 2 applications par jour) et antihistaminiques (levocetirizine 5 mg ou desloratadine 5mg)
Emollients
Pas de corticothérapie systémique systématique
Surveillance clinique : à chaque cure
En l’absence d’amélioration à 2 mois ou aggravation :
Discuter une suspension de l’immunothérapie jusqu’à résolution des symptômes
Discuter avec le référent spécialiste une corticothérapie orale : Prednisone 0,5 mg/kg/jour
Prurit de Grade 3 :
Discuter une suspension voire l’arrêt définitif de l’immunothérapie concernée
Discuter une hospitalisation
Traitement symptomatique par dermocorticoïdes (DIPROSONE crème : 1 à 2 applications par jour) et antihistaminiques (levocetirizine 5 mg ou desloratadine 5mg)
Emollients
Discuter avec le référent spécialiste une corticothérapie orale : Prednisone 0,5 mg/kg/jour
Surveillance clinique : chaque semaine
Indication d’une corticothérapie
Pas recommandée tant que l’étiologie dysimmunitaire n’est pas validée par le spécialiste, indiquée après avis spécialisé, si Grade 3 ou Grade 2 persistant malgré un traitement adapté
Conduite à tenir par rapport à l’immunothérapie
Suspendre si limitation de l’autonomie (Grade 3)
ou si limitation des activités instrumentales dans la vie quotidienne (Grade 2) persistant malgré un traitement adapté
Reprise à discuter lors de la normalisation des symptômes Arrêt définitif à discuter si limitation de l’autonomie (Grade 3)
Surveillance
Clinique : à chaque cure, plus fréquent si prurit intense
Pharmacovigilance
Pour faciliter le processus de déclaration, l’équipe de pharmacovigilance de REISAMIC est disponible pour vous aider
en semaine, de 9h à 18h au : 01 42 11 61 00
par email : phv@gustaveroussy.fr
ou sur le site https://reisamic.fr
Cas rapportés dans la littérature
Lacouture, M. E., Wolchok, J. D., Yosipovitch, G., Kähler, K. C., Busam, K. J., & Hauschild, A. (2014). Ipilimumab in patients with cancer and the management of dermatologic adverse events. Journal of the American Academy of Dermatology, 71(1), 161–169. http://doi.org/10.1016/j.jaad.2014.02.035
CTCAE v4
Pruritus
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